Le "Projet Madagascar": lutter contre la précarité menstruelle à Madagascar

Le « Projet Madagascar » est né d’un constat alarmant : avec 77,6% de la population vivant sous le seuil de pauvreté, Madagascar est l’un des pays où les femmes sont le plus touchées par la précarité menstruelle.
 
Nous entendons par « précarité menstruelle » la difficulté ou le manque d’accès à des personnes réglées aux protections hygiéniques à cause de la pauvreté. À Madagascar, le coût des produits hygiéniques jetables rend leur accès difficile aux populations les plus précaires. Les produits hygiéniques jetables à Madagascar étant pour la plupart importés de pays tiers, leur prix est au-dessus du salaire que certaines femmes malgaches gagne.
 
Selon le Monde, le coût moyen des protections menstruelles et antidouleurs par cycle d’une personne ayant une durée de règles et un flux considéré comme « moyen » est estimé à 7,50€, ce qui mène en moyenne sur la vie à 3800€. Rappelons que le salaire moyen à Madagascar est de 153,28€.
 
Lorsque l’achat de protections menstruelles d’une femme représente presque 5% de son salaire mensuel, nous comprenons pourquoi cet achat n’est pas prioritaire dans la pyramide de ses besoins.  
C’est pourquoi, il se peut que certaines femmes malgaches trouvent des alternatives aux protections menstruelles jetables traditionnelles, comme un simple linge plié à insérer dans la culotte.  
 
Vous vous en doutez, un simple linge n’a pas le même effet absorbant du sang, ni les mêmes propriétés antibactériennes qu’une protection menstruelle telle qu’on les connaît. Le sang stagnant à la surface du linge ,parfois pendant toute la journée, les bactéries se créent et s’accumulent pouvant provoquer des maladies telles que des mycoses vaginales. Au-delà de l’inconfort et de la douleur que peut provoquer une mycose vaginale, cette infection peut grandir et infecter gravement d’autres organes du corps. Ne pas utiliser une protection hygiénique convenable et efficace peut alors devenir très dangereux pour la santé.
 
De plus, dans certaines zones rurales et arides de Madagascar, l’entretien de ces linges utilisés comme protections hygiéniques peut s’avérer très compliqué. Les rares fois où il pleut dans ces zones, l’eau est d’abord utilisée pour faire cuire des aliments, boire, et en dernier lieu pour l’hygiène. Ainsi, les femmes qui auraient pu utiliser un linge en tant que protection menstruelle, selon la quantité d’eau restante, ne peuvent pas forcément laver le linge tâché de sang.